PREMIERE LETTRE (extrait)
Considère, mon amour, jusqu'à quel excès tu as manqué de prévoyance. Ah malheureux ! tu as été trahi, et tu m'as trahie par des espérances trompeuses. Une passion sur laquelle tu avais fait tant de projets de plaisirs, ne te cause présentement qu'un mortel désespoir, qui ne peut être comparé qu'à la cruauté de l'absence, qui le cause.
... Comment se peut-il faire que les souvenirs des moments si agréables, soient devenus si cruels? et faut-il que contre leur nature, ils ne servent qu'à tyranniser mon coeur ?
Lettres portugaises
traduites en français [par Gabriel-Joseph de Guilleragues (1628- 1685)
A Paris, chez Claude Barbin, 1669.
et
LA VOIX HUMAINE
de Jean Cocteau